Ce Belge originaire de République démocratique du Congo, mêle les horizons dans son afropop résolument positive. Témé Tan s’est nourri de ses voyages, afin d’imaginer un premier disque rempli de sons glanés au fil de ses voyages.
C’est un homme-orchestre comme en voit de plus en plus sur scène en France. Tout seul avec sa guitare de poche, Témé Tan chante, fait des boucles de musique et lance les samples qu’il a préenregistrés sur sa MPC. En plus de cela, ce long garçon à la coupe afro danse et invite le public à faire de même, sourire aux lèvres. "Quand je danse, j’ai l’impression de faire quelque chose d’essentiel", glisse-t-il.
Né à Kinshasa, Tanguy Hasvoets a grandi au Congo avant de s’installer en Belgique avec sa mère, lorsqu’il avait six ans. Métisse, il possède une double culture entretenue par des voyages réguliers en RDC, "pour aller voir son père, resté là-bas dans un premier temps" et une famille soudée autour de ses cousins. "La musique était centrale lors des réunions de famille, se rappelle-t-il. Quand j’étais enfant, il s’agissait de rumba congolaise : Tabu Ley Rochereau, Franco Luambo... Et puis, quand on a été en âge de sortir en discothèque avec mes cousins, c’était Mory Kanté, Magic System, ou P-Square."
Afropop positive
Encore au début de la trentaine, le chanteur arrive sous le nom de Témé Tan avec un premier disque éponyme résolument positif. Au croisement de la chanson, de l’électro et de productions hip hop, c’est une musique légère comme tout. Grâce à ses refrains répétitifs et minimalistes, "comme des haïkus", il nous embarque dans un monde pluriel où se lisent ses voyages en Afrique, dans toute l’Amérique du Sud ou au Japon.
"J’aime sortir de ma zone de confort, résume Témé Tan. Mais le voyage ne se fait pas qu’à des milliers de kilomètres. Je voyage aussi dans ma ville, Bruxelles. Rien que le fait de sortir seul, sans connaître personne, cela permet de faire d’autres rencontres. Ce qui me donne envie de voyager, c’est un réel désir d’apprendre. Je n’ai jamais été très friand des bancs de la faculté, par contre, j’adore apprendre en expérimentant. Par exemple, les instruments dont je joue, je l’ai fait en me jetant à l’eau. C’est aussi cela, le voyage."
Dans son disque, Témé Tan a disséminé des boucles de sons enregistrées avec un dictaphone - l’entêtant Ça va pas la tête ? gravé en Guinée-Conakry. Il a mis entre les lignes des pans entiers de sa vie, comme le souvenir de sa mère (Améthys) ou ses préoccupations pro-environnementales (Ouvrir la cage). En partie produit par des beatmakers qui montent sur la scène rap belge (Noza, Le Motel), ce premier disque se révèle d’abord dansant. Puis, on découvre ensuite tout un monde de sonorités électroniques plus sensuelles (Le ciel). Très largement de quoi l’amener à faire encore un bon bout de chemin... Visitez la Page Facebook de Témé Tan !
Source: Bastien Brun (Rfi.fr)
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